Notre premier chien de chasse
À l’acquisition de notre premier chien de chasse, deux questions se posent, soit :
- J’ai acquis un chien de type Pointeur, que devrais-je lui enseigner?
- Dans quel ordre ou à quel moment l’enseignement des différents comportements devrait-il débuter?
Bien qu’il puisse y avoir plusieurs réponses à chacune de ces questions, j’ai préparé un tableau donnant quelques pistes qui pourront, je l’espère, vous aider. Les commentaires sont le reflet de ma réflexion et de mon cheminement avec mon chien. Votre réflexion et la progression de votre compagnon sont des indicateurs qui devront vous guider. N’hésitez pas à y apporter des ajouts ou des améliorations.
Par Jacques Desroches
28 mai 2017
Enfin le retour des conditions propices à l’entraînement!
L’hiver achève enfin et la belle saison qui s’annonce signifie également le retour de conditions propices à l’entraînement et au dressage de nos chiens pour la chasse.
Il est tentant de reprendre là où on a laissé à l’automne, c’est-à-dire, préparer un parcours avec quelques oiseaux et lancer le chien en chasse. Cependant, est-il sage de s’y prendre ainsi? J’en doute.
À titre d’exemple, ce n’est pas parce qu’un golfeur qui jouait 72 au golf au mois de septembre sera au même point en retournant sur le terrain en mai, après plusieurs mois d’inactivité. Il y a fort à parier qu’il devra retourner au champ de pratique et réviser quelques éléments tels que la prise du bâton, la posture, la position de la balle etc., avant de se diriger vers le parcours.
La situation de notre chien est un peu la même. Après la période d’entraînement et la chasse, il a probablement bénéficié d’une période de repos, avec peu ou pas d’entraînement. Comme notre golfeur, il est peut-être un peu rouillé et une révision des éléments de base ne peut que lui être profitable, tout comme à vous.
Pour maximiser votre saison d’entraînement, je suggère de débuter par une révision de quelques éléments afin de voir ou vous vous situez. Voici donc une liste de quelques éléments intéressants dans l’évaluation du niveau d’entraînement de votre chien.
- Quelle est la condition physique de votre chien? Une remise en forme est-elle nécessaire?
- Comment est son obéissance de base? Pouvez-vous vous rendre au début de votre parcours sans avoir l’impression de faire du ski nautique? Lorsque vous détacherez sa laisse, attendra-t-il votre commandement pour se mettre en chasse?
- Comment est votre rappel dans divers environnements et avec différentes distractions? Comment est son rappel au sifflet?
- Comment est son WHOA? (en laisse, sans laisse à proximité, sans laisse à distance, en présence de distractions [jouet, oiseau…], au sifflet, au coup de feu)
- Comment est sa quête? Couvre-t-il son terrain? Utilise-t-il le vent?
- Comment est son arrêt? Pouvez-vous passer devant votre chien sans qu’il bouge? Est-ce qu’il remonte sur l’oiseau après l’arrêt?
- Comment se comporte-t-il à l’envol et au coup de feu? Est-il stable?
- Comment est son rapport? Pouvez-vous lui faire prendre différents objets ainsi que des oiseaux? Conserve-t-il les objets dans sa gueule jusqu’à votre demande? Est-ce qu’il serre ce qu’il a en gueule? Vous remet-il l’objet ou l’oiseau à votre demande?
- Si vous êtes rendu là dans son dressage, comment est son arrêt à patron? Respecte-t-il le travail de l’autre chien?
Note : Idéalement cette révision devrait se faire d’abord par des exercices visant l’élément à évaluer et non à l’intérieur d’un parcours.
Cette évaluation devrait vous permettre de classer les éléments évalués dans trois catégories :
- Les acquis de votre chien qui sont les comportements qu’il maîtrise et qui peuvent vous servir dans l’amélioration des deux autres catégories.
- Les comportements en développement. Ceux-ci ne sont pas encore acquis, mais sont en bonne voie. Votre programme d’entraînement sera basé principalement sur ceux-ci.
- Les défis. Les comportements où vous rencontrez une forte résistance et qui demanderont toute votre patience et votre créativité (par exemple, le rapport à la main et sans hésitation).
Fort de l’information obtenue, vous serez en mesure de vous bâtir un programme d’entraînement plus efficace et d’augmenter vos chances d’avoir un chien « sur la coche » lors des évaluations, des concours ou, tout simplement, pour la chasse.
Enfin, je termine en vous rappelant, et je sais que je me répète :
- N’essayez pas de progresser trop rapidement, allez-y par étape et par mise en situation;
- Plus la récompense ou la correction sera rapide après le comportement, plus elle sera efficace;
- Votre chien ne peut vous donner ce qu’il n’a pas acquis, questionnez-vous si ça ne fonctionne pas, ce n’est peut-être pas lui le problème;
- Soyez patient et enthousiaste. Le renforcement positif est plus efficace que la dictature et la correction, il devrait donc être plus fréquent.
Bonne saison et amusez-vous!
par Jacques Desroches
5 avril 2017
Un nouveau compagnon…Par où commencer
Tout d’abord, il faut se rappeler que les premiers mois (environ les 16 premières semaines) de la vie de votre chien sont une période cruciale dans son développement. C’est au cours de cette période que vous devrez vous concentrer sur sa socialisation avec les gens et les autres animaux. Toutes les occasions de rencontre sont à exploiter, tout en s’assurant qu’elles soient positives. Contrôlez les rencontres et agissez avec discernement, car une mauvaise expérience peut laisser des traces à jamais. Vous pouvez faire un tableau de socialisation pour vous aider à faire le suivi.
C’est aussi au cours de ces premiers mois de vie que votre chiot apprend le plus: il est comme une éponge et toujours prêt à faire de nouvelles expériences. Paradoxalement, plusieurs croient qu’il ne faut pas faire d’obéissance à un si jeune âge, de peur de couper l’énergie, l’autonomie et la confiance du chiot. Alors, comment profiter au maximum de cette période de grâce?
Pour ma part, j’utilise une méthode dite de renforcement positif qui donne des résultat intéressants. Le chiot apprend tous les commandements de base, sans pression et avec enthousiasme, ce qui facilite le dressage. Il s’agit d’un jeu pour lui certes, mais il faut des règles et de la constance de la part du dresseur..
Avant d’énoncer certaines règles à suivre, établissons quelques éléments théoriques. Son éducation doit respecter certains principes canins:
- L’observation: c’est sa première arme. Ceux pour qui ce n’est pas leur premier chien ont certainement vécu des situations où le chien semble savoir ce qui va se passer. Par exemple, je ramasse sa laisse et il devient excité comme s’il savait qu’il s’en va en promenade. Et bien, il le sait! Ce qui nous amène à un deuxième principe;
- Association: il associe la laisse au fait d’aller en promenade. Ce qui nous amène au troisième principe;
- Conditionnement: comme chaque fois que je prends la laisse, je l’amène en promenade. Il se conditionne et agit généralement de la même manière d’une fois à l’autre. Pourquoi? Cela nous amène à un quatrième principe;
- Répétition: si je me comporte toujours de la même façon, il apprend de mes répétitions.
Établissons maintenant quelques règles de base pour maximiser chacune de nos périodes d’entraînement.
Le dresseur
- Il doit établir les commandements qu’il veut utiliser et les gestes qui y sont associés et toujours utiliser ceux-ci;
- Avoir l’attention du chiot et nommer le commandement seulement. Ne pas le faire précéder du nom du chien;
- Être enthousiaste et avoir un ton de voix enjoué. Ranger votre grosse voix au placard et n’entraînez pas si vous êtes impatient ou marabout;
- Débuter l’entraînement à un nouveau commandement dans un environnement sans distraction. Selon l’évolution de l’apprentissage, changer d’endroit et introduire de nouvelles distractions. En théorie, le chien doit exécuter le comportement dans cinq endroits différents pour être certain qu’il a compris;
- Récompenser les bons comportements le plus rapidement possible (jamais les mauvais), idéalement dans la demi-seconde suivant l’exécution du commandement demandé. Le chien vit au présent, donc un délai trop long aura comme conséquence de retarder son apprentissage;
- Faire de courtes séances de dressage. Trois ou quatre séances de dix ou quinze minutes donneront de meilleurs résultats qu’une seule de trente minutes;
- Au début, avoir la récompense en main et la donner à chaque exécution. Lorsque le commandement est compris, garder la récompense dans sa poche et finalement récompenser seulement les meilleurs réponses. Dans ce dernier cas, n’oubliez pas de le féliciter et de le caresser. Soyez enthousiaste!
- Lorsque plusieurs commandements sont compris, vous pouvez les jumeler et en récompenser un seul dans le séquence, jamais le même.
Le chien
- Toute récompense se mérite, rien n’est gratuit. Faites travailler votre chien et rappelez-vous qu’il vous observe. Il prendra aussi rapidement les mauvaises habitudes que les bonnes;
- Il ne peut vous donner ce qu’il n’a pas appris. S’il ne comprend pas, interrogez-vous. vous essayez peut-être d’aller trop vite. Il faut apprendre à marcher avant de pouvoir courir;
- Utiliser toutes les occasions quotidiennes pour parfaire son entrainement. Il doit sortir? Il le fera après s’être assis devant la porte et y être resté jusqu’à votre permission de sortir, bien sûr si vous êtes rendu là. Il mangera quand vous lui permettrez de le faire, sinon, enlevez-lui son bol, etc. Récompensez les bons comportements, soyez enthousiaste!
- Il aime aussi jouer. Trouver un jouet qu’il aime et qui lui appartient. Après une séance d’entrainement, donnez-lui son jouet, sans règle, ça lui appartient.
Pour avoir un compagnon actif et enjoué, faites-le travailler et aidez-le à comprendre ce qui vous fait plaisir. Agissez comme un guide, pas un dictateur et vous obtiendrez de meilleurs résultats. Bien sûr, rien n’est parfait et l’obéissance est un travail perpétuel. Vous devrez en faire tout au long de sa vie. Tentez de rendre cela le plus agréable possible.
Pour ceux et celles qui en sont à leur premier chien , une inscription à des cours de maternelle pour chiots et d’obéissances dans un centre canin reconnu pour ses méthodes est à considérer. Même s’il ne s’agit pas de votre premier chien, la suggestion est valable. Cela facilite la socialisation du chien et, comme dresseur, nous avons toujours quelque chose à en tirer.
Enfin, si vous souhaitez débuter un entraînement pour la chasse, mettez-vous immédiatement au travail, votre chien doit connaître les commandements de base et avoir un bon rappel pour pouvoir débuter l’entraînement. La complicité entre le dresseur et son chien est vitale pour l’entraînement de chasse et elle commence par l’obéissance.
Bon hiver!
par Jacques Desroches
24 janvier 2017
L’épagneul breton… beaucoup plus qu’un chien de chasse!
Lorsque j’ai débuté ma recherche pour faire l’acquisition d’un premier chien de chasse, je m’étais fixé certains critères notamment, un chien possédant une belle agilité, de l’énergie et n’étant pas trop gros. C’est l’épagneul breton qui répondait le mieux à mes critères. ARO s’est donc joint à la famille. J’étais bien loin de me douter de tout le talent de cet animal.
Quoique l’acquisition d’ARO vise principalement l’activité de chasse, les critères d’agilité et d’énergie sont deux qualités nécessaires pour la participation à une autre activité que je pratique, l’agilité canine. Je me disais donc que si je ne réussissais pas à l’entrainer pour la chasse je pouvais y trouver mon compte en agilité canine. Non seulement est-il devenu un bon chasseur mais au surplus un très bon chien d’agilité qui n’a rien à envier aux autres races. Son énergie et son désir à la chasse se retrouvent aussi en agilité. Lorsque je regarde son cheminement, j’en arrive aux constats suivant :
- L’agilité s’est avéré un complément dans le développement de la collaboration, essentielle à la réussite de l’équipe de chasse;
- L’agilité a contribué à l’augmentation et au maintien de son énergie;
- L’agilité n’est pas étrangère à la passion qu’il a dans toutes les activités que nous pratiquons;
- L’agilité permet l’amélioration et le maintien de sa condition physique et mentale toute l’année. Lorsque vient la période de chasse, il est fin prêt;
- Il s’agit d’un jeu mais, il comprend des règles. De ce fait, chaque parcours est d’une certaine façon une pratique d’obéissance.
L’épagneul breton est une race qui a besoin de pratiquer des activités en interrelation avec son manieur qui exigent plus qu’un effort physique. Mettez-le au défi, il vous surprendra et vous aurez un plaisir fou. Un chien actif est un chien heureux et équilibré.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le sujet, vous trouverez dans le tableau qui suit les coordonnées de concours qui se tiendront dans la région de Montréal dans les mois qui viennent. L’accès est gratuit et certaines performances sont spectaculaires. De plus, vous pouvez aussi consulter le site d’agilité Québec (www.agilitequebec.com) ou le site de l’association d’agilité du Canada (www.aac.ca).
Concours d’agilité intérieur
Région de Montréal
par Jacques Desroches
27 novembre 2015
Le piégeage…un piège pour notre compagnon!
Vous le savez probablement, mais il est bon de se le rappeler. Au Québec, à partir du 18 octobre, selon l’«unité de gestion des animaux à fourrure» (UGAF) dans laquelle vous chassez, les trappeurs débutent leur saison et leurs pièges sont un danger certain pour nos chiens. Installez un piège avec un appât et votre Breton le trouvera, il n’est pas difficile d’imaginer la suite.
Quoiqu’il soit impossible d’éliminer complètement le risque, sauf si vous mettez un terme à votre saison, quelques précautions peuvent les diminuer. Voici donc quelques suggestions :
- Vérifiez sur le site du MFFP(1) dans quelle UGAF vous désirez vous rendre et si le piégeage est débuté.
- Si vous connaissez le trappeur du secteur, ou si vous êtes en mesure de le retracer, contactez-le, il pourra et voudra peut-être vous indiquer un coin sécuritaire. Vous n’avez rien à perdre d’essayer.
- Ayez en votre possession des pinces(2) au cas où votre chien se prendrait dans un collet. Elles devraient pouvoir couper une broche de 5/32 pouce (.093).
- Familiarisez-vous avec le fonctionnement d’un piège de type «connie bear»
- Lorsque vous chassez, porter attention à l’environnement. Malgré les précautions qu’il prend, le trappeur laisse des traces.
Notre compagnon mérite que nous en prenions soin. Ne négligeons rien pour assurer sa protection.
par Jacques Desroches
17 octobre 2015
(1) Forêt faune et parc Québec (mffp.gouv.qc.ca)
(2) Le modèle 447, 8 pouces, de la compagnie «Channel lock» est un choix possible (www.channellock.com). Disponible chez Canadian Tire et Home dépôt.
Un nouveau chiot? Quelques conseils.
Vous débutez avec un nouveau chiot, vous aimeriez le rendre comme ceux que vous avez vu travailler en obéissance ou au champ. Voici donc quelques conseils sur cette démarche.
Votre chiot aura besoin de temps pour se familiariser à son nouvel environnement de vie et à sa nouvelle famille. Prenez du temps tous les jours pour jouer avec lui quelques minutes, et commencez à lui montrer de petites choses faciles, (assis / couché / viens) tout en jouant. Vers l’âge de 6 mois, on peut y aller plus sérieusement avec l’obéissance et les premières étapes de préparation pour l’entrainement pour la chasse, mais les séances doivent êtres courtes et fréquentes.
Si vous envisagez participer à des présentations en épreuves plus tard, vous devez vous documenter pour savoir sur quoi le travail des chiens est évalué.
J’inclus donc ici les règlements des épreuves de chiens de chasse du Club Canin Canadien. Vous pouvez aussi vous procurer ce livret en le commandant par internet auprès de cet organisme.
Il y a aussi NAVHDA qui signifie North America Versatile Hunting dog Association. Vous retrouvez les informations en anglais seulement sur leur site http://www.navhda.org/testing
Pour bien préparer son chien, il est impératif de bien connaitre les objectifs ce chacun des tests.